Dominique Strauss Kahn, de Marx au FMI, un champion de la blague

Publié le par Pour la République Sociale

header-dsk.jpgDominique Strauss Kahn jouit d’une telle sympathie dans les milieux du capitalisme financier qu’il vient d’être nommé aujourd’hui 28 septembre 2007 à la direction du Fonds Monétaire International avec le soutien :

* de Nicolas Sarkozy : "Dominique Strauss-Kahn et moi nous avons les mêmes idées du FMI, je ferai campagne pour qu’il soit retenu comme directeur général du FMI"

* de George Bush et son secrétaire au Trésor : "Les Etats-Unis soutiennent M. Strauss-Kahn parce que nous pensons qu’il s’attellera à effectuer les réformes nécessaires pour faire évoluer le FMI de façon forte et cohérente à l’avenir"

Lors de l’Université d’été socialiste de La Rochelle, DSK nous avait déjà gratifié de sa culture, son sérieux, son intelligence et sa compétence.

1) Dominique Strauss Kahn à La Rochelle

" Je vous raconte juste une anecdote pour finir là-dessus.

En 1889, il y a eu un congrès de la Seconde Internationale à Marseille. Il y avait évidemment un texte, rédigé pour la partie théorique par Kautsky.

Dans la partie programmatique d’Edouard Bernstein, le "social-traître", il y avait une sorte de SMIG.

Dans la salle, il y a un gars qui se lève, un grand barbu avec une barbe carrée : "Non, il faut pas ça. On ne peut pas mettre ça. Si on fait ça, on améliore la situation de la classe ouvrière et ça repousse trop la révolution"

Ce gars-là, vous l’avez deviné : c’était Marx.

Et bien moi, il y a bien longtemps que je ne suis plus marxiste et que je suis réformiste"

2) Le manque de sérieux de Dominique Strauss Kahn

Sur un sujet trempé de sang et de larmes comme la stratégie à développer pour améliorer le sort des ouvriers, il n’y a pas place pour l’à-peu- près ou pour la blague (surtout lorsque l’on ne dit pas être dans ce registre et que l’on garde son ton doctoral). C’est pourtant ce que fait DSK.

La Deuxième Internationale n’a pu se réunir en congrès à Marseille en 1889 puisqu’elle a été fondée en 1891.

Marx ne pouvait intervenir lors d’une réunion en 1889 puisqu’il est mort en 1883.

3) Sur le rôle des revendications visant à améliorer concrètement le sort des salariés

De toute évidence, le but de Dominique Strauss Kahn, en racontant cette anecdote était de marquer la différence entre :

-  d’une part des révolutionnaires marxistes qui mépriseraient et même refuseraient les revendications et améliorations concrètes.

-  d’autre part des réformistes comme lui, sérieux et attentif au sort concret d’autrui.

Puisque son "anecdote" ne peut concerner Marx, elle vise donc des "révolutionnaires" actuels.

Parmi les forces syndicales et politiques du mouvement ouvrier actuel, qui se bat contre le salaire minimum pour ne pas retarder la révolution ? A ma connaissance, personne.

Quelle leçon tirer de cette "anecdote" ?

Dominique Strauss Kahn est un farceur.

Il se fait passer pour celui qui est prêt à vendre son âme et même le socialisme pour une place au FMI.

Aussi, Nicolas Sarkozy et Georges Bush le soutiennent.

En fait, il va utiliser la direction du FMI pour imposer un salaire minimum mondial ; ça c’est du vrai réformisme. Rendez-vous à la fin de son mandat pour vous le prouver.

Jacques Serieys

Publié dans Opinion

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