L'ére des pourris

Publié le par Pour la République Sociale

EADS, davantage qu’un scandale, un signal.

Telle est aujourd’hui la mentalité des dominants.bourse-eads.gif

Je suis sûr qu’ils ne voient même pas où est le problème. Ils ont défendu leur fric (pardon « la valeur »), et alors ?
Les mots industrie nationale, performance technique des salariés, devoir à l’égard de la collectivité, tout cela ce sont des
mots pour les gogos. Ça ne se traduit pas en anglais. Eux parlent et pensent en anglais. Je veux dire dans la langue des affaires.

Vous avez vu cent fois leurs faces de pierre dans le numéro des larmes grandiloquentes sur le « retard de notre pays », les privilèges des corporatismes, leurs exigence de « souplesse pour nos entreprises » et aussi leur fameux « il faut d’abord produire les richesses avant de les répartir ».

En fait ce sont juste des
voyous. Patrons incapables, parasites de l’Etat qui tueraient père et mère pour un cours de bourse ou un paquet de stock option, bradeurs de l’industrie du pays.

Juste des voyous.

Tels sont les dominants à l’âge du capital financier de notre temps.

Et le ministre qui leur dit « Oui, allez y les gars, ramassez vos billes, je vous y autorise : après nous le déluge ! » C’était gratuit comme conseil et autorisation ? Et le fonctionnaire qui dit « Vendons les parts de l’Etat pour bénéficier du bon cours de bourse », comment a-t-il pu dégénérer jusqu'au point d’avoir perdu tout sens de l’Etat et occuper une si haute fonction ? Et qui va nous dire à présent pourquoi c’est Lagardère à qui l’Etat avait confié sa représentation dans le conseil d’administration de l'entreprise si on le savait à ce point attaché à ses seuls intérêts. Et s’il a trahi son mandat, quel compte l’Etat va-t-il lui demander ? Ça finira mal. Ces choses là, on les sent.

Si les élites en sont là, alors oui tout est possible et légitime en matière d’égoïsme, pour tout le monde. Le monde du travail est si patient ! Mais cette patience là aussi finira par avoir son terme. Je l’espère tant. C’est la seule façon d’arrêter cette affreuse comédie néo libérale qui pille le pays, ruine ses acquis trahit ses intérêts.

Hier avait lieu au Sénat le « débat » après communication du ministre, sur la fin des régimes spéciaux de retraite.

Le ministre parle, le rapporteur parle, le président de la commission parle, le premier orateur de droite parle.

Tous de droite. Tous d’accords et s’en réjouissant bruyamment.

Au bout d’une heure et demie de ce « débat » parle le premier orateur de gauche.

Une heure et demie ! Et voilà le meilleur, si j’ose dire. Pendant trois quart d’heure, tandis que défilent à la tribune les orateurs, combien y a- t- il de sénateurs de droite en séance ?

Combien ?

Aucun.

Tous simplement pas un, aucun, zéro.

Voilà le pays de monsieur Sarkozy.


Jean-Luc Mélenchon

Publié dans Opinion

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